Chapitre 2 : Vivre ou laisser vivre ?« Pauvre fou ! s’écria une douce voix au loin ». Plusieurs flèches passèrent au-dessus de Balco et firent exploser les crânes des squelettes les plus proches de Balco. Le reste des corps des squelettes ainsi séparés de leur crâne tombèrent en poussière en touchant le sol de façon disparate. Balco continua de reculer en ne comprenant pas ce qui venait de se produire. Lorsqu'il sentit une main l'attraper par la taille et le tirer avec violence en arrière. « Tu espères quoi gamin ? s’exclama avec exaspération la douce voix qu'il venait juste d’entendre. » Balco se retrouva, une fois de plus, incapable de bouger et il se laissa traîner sur plusieurs mètres sans réagir. Il fut amené à traverser la porte de la demeure la plus proche. Une fois à l'intérieur, l'individu qui l'avait attrapé le balança avec force contre le plancher de la demeure. Balco lâcha l'épée qu'il avait traînée avec lui et se mit à pleurer à chaudes larmes. L'individu qui venait de le tirer d’affaire s'activa pour barricader la porte de la demeure avec quelques meubles qui se trouvaient là. La porte à peine consolidée, il attrapa Balco par le bras droit et le traîna avec fermeté un peu plus au fond de la pièce. Balco fut jeté contre un mur avant qu’il n’ose observer un instant qui le malmenait ainsi. Il put apercevoir que l'individu était caché par une longue cape vert feuille très pâle. La tête de son sauveur était cachée derrière le capuchon de la cape. Les yeux humides de Balco brouillaient un peu sa vision et il ne savait pas si cette personne lui voulait du bien ou du mal. Mais elle l'avait sauvé des squelettes, alors… | Balco  Présent dans les chapitres : 1 - 2 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - | L'individu s'agenouilla devant Balco. Observa sa blessure et sans lui demander son avis retira d’un coup sec la flèche qu'il avait dans l'épaule. Balco poussa un cri de douleur, mais l'individu lui plaqua sa main contre la bouche. Une main douce et tiède. L'individu s'approcha un peu plus pour observer la blessure de Balco, mais incapable de le dévisager à cause de sa capuche. De la main qui ne tenait pas la bouche de Balco, elle fit basculer sa capuche en arrière. Elle!... Balco fondit ! La capuche rabattue avec une grande rapidité d'exécution fit voler des cheveux blonds, fins et longs dans tous les sens. Un visage fin et blanc apparu juste devant ses yeux. Balco se crut plongé en plein cœur de l'un de ses rêves. Pourtant pour une fois, il savait que c'était vrai. Il avait souvent rêvé, mais la précision ne fut jamais aussi parfaite qu'à cet instant. Les grands yeux verts brillants de mille lumières éblouirent Balco. Il fut en état de transe, lorsqu'il aperçut, entre les longs cheveux clairs volants dans les airs, une paire d'oreilles pointues ! Une elfe, c'était une elfe ! Toutes les aventures que son père lui avait comptées sur les elfes étaient réunies d'un seul coup dans ce visage. L'elfe posa ses mains sur la blessure de Balco et en un instant, la douleur disparue. Balco se risqua à jeter un coup d'œil vers sa plaie. Il n'y avait plus que le sang sur sa chemise, la marque de la flèche venait de se refermer, certainement de la magie elfique. La jeune fille lui fit un sourire en retirant sa main de sa bouche. Puis d'un ton plus sec, elle lui dit : « Jeune homme, quelle folie vous a pris ! Vous êtes bien trop jeune pour espérer faire face à une armée de squelettes. — Vous pouvez le faire, vous ? Questionna Balco avec une voix fluette encore sous le charme de l'elfe. — Vous êtes bien ignorant jeune homme ! répondit l'elfe en continuant de garder son sourire malgré la gravité de sa réponse. Je ne suis pas en mesure de tuer une armée ! Vous êtes bien trop jeune pour comprendre. Quel est votre âge ? — J'ai 16 ans, madame l'elfe ! répondit timidement Balco en baissant les yeux. — Madame l'elfe ! s’esclaffa-t-elle ? Vous n'avez jamais vu d'elfes de votre vie, si je compose bien ! Jeune imprudent ! Appelez-moi Anis, mais pas madame l'elfe, c'est… » | Anis feuille vive  Présent dans les chapitres : 2 - 3 - 5 - 8 - 11 - 12 - | Anis n'eut pas le temps de finir sa phrase que des bruits sourds se firent entendre devant la porte de la demeure. Les squelettes étaient en train de forcer l'entrée. La peur de Balco revint et il se fit encore plus petit contre le mur. Anis se redressa d'un geste souple et dynamique. Elle sortit rapidement son arc accroché sur son épaule droite et commença à tirer des flèches à travers la porte ! Balco fut émerveillé par son agilité, les flèches d’Anis semblaient comme dirigées par une énergie mystique. Le bois de la porte éclata en morceau et ses flèches continuèrent leur parcours jusqu'à trouver une cible derrière la porte. « Levez-vous, jeune homme, il nous faut fuir, je ne les retiendrais pas très longtemps, lança Anis en continuant à décocher ses flèches aussi vite que possible. » Balco la trouvait d'une dextérité exemplaire, mais Anis se trouvait un peu trop mollassonne aujourd'hui ! « Oui, madame l'e… Anis, répondit timidement Balco en se redressant lentement. » Balco partagé entre deux sentiments diamétralement opposés. D’un côté, il avait peur de tout ce vacarme qu'il entendait dehors, ainsi que des nombreux squelettes dont il pouvait apercevoir les os ! De l’autre, un sentiment de sécurité avec la présence de cette elfe. Il ne savait rien d'elle, mais il se sentait bien en sa compagnie, admiratif devant une beauté elfique qu'il n'avait pas encore eu la chance de croiser. | Balco maintenant debout, le dos encore plaqué contre le mur, il tourna la tête de droite à gauche pour tenter de repérer un lieu de replis. Il y avait une petite porte en bois léger à quelques centimètres sur sa gauche. Il n'avait pas encore eu le temps de jeter un regard sur la pièce qu’Anis le sermonna : « Ouvrez-moi cette porte ! Vous tenez vraiment à mourir bêtement ou quoi ? » Balco s'écarta du mur et à tâtons il chercha la poignée de la porte. Lorsqu'il la trouva enfin, la porte de la demeure s'ouvrit complètement. Anis empoigna Balco par le bras et l'entraîna vers la porte. Balco se prit le coin de la porte dans la figure, mais il se retint de crier, trop impressionné par l'elfe. Anis retira une petite épée fine et brillante de dessous sa cape et la glissa entre ses fines lèvres. Balco était abasourdi ! Sa mère le grondait constamment lorsqu'il portait le moindre couteau à sa bouche et des couteaux qui étaient bien moins aiguisés que cette lame elfique. |  | Anis avança le long d'un couloir sombre, lorsqu'une voix féminine, mais moins douce l'interpella. « Anis feuille vive, vous traînez un bien étrange paquetage à votre bras. — Un jeune fou ! s’exclama sèchement Anis en gardant son épée entre ses dents. Dois-je conclure par votre présence que les troupes de Taruis sont dans le secteur ? — Je suis au regret de vous décevoir Anis ! Nous sommes seules ! Taruis est encore à trois heures de marche et il n’est actuellement pas au courant de la situation ici. » | Les squelettes commencèrent à pénétrer dans la demeure en détruisant tous ce qu'ils trouvaient. Balco n'était plus vraiment rassuré même en présence de cette elfe. Il jeta un intense regard vers la nouvelle femme qui venait de faire irruption dans le couloir. C'était une grande guerrière aux cheveux roux courts. Son corps était recouvert de cuirs marron qui lui formaient une sorte de deuxième peau. Son visage était balafré à de nombreux endroits. « Je vais protéger votre fuite, lança la guerrière en sortant un long bâton de son dos. Je ne sais pas qui dirige ses squelettes, mais il ne tardera pas à entrer dans ce village. Il faut qu'on le quitte avant qu'il n'arrive, sinon… Je ne suis pas certaine que nous assisterons à la tombée de la nuit ce soir. » | Fédra  Présent dans les chapitres : 2 - | Anis empoigna toujours aussi fermement le bras de Balco et elle le força à avancer encore, en laissant passer la guerrière pour qu'elle s'emploie à utiliser son bâton dans le but de ralentir la progression des squelettes. Anis ne regarda pas un seul instant la guerrière et avança droit devant elle. Le couloir les mena dans une petite cour intérieure. Cette cour devait servir à abriter quelques bêtes qui avaient dû fuir comme leur maître. La cour était fermée par de grands murs de deux mètres de haut sauf sur la droite où une grande double porte en bois massif faisait office de seule sortie possible. Anis lâcha enfin Balco en le jetant contre le sol sablonneux de la cour. Elle prit son épée fine d'entre ses dents et sembla surveiller la grande porte en craignant quelque chose ! Balco se redressa en se secouant pour enlever le sable. Une bouffée de chaleur l'envahit soudainement, le prenant depuis les narines en allant jusque dans ses poumons en passant par sa gorge. La double porte venait de s'embraser d'un feu rouge sanglant mystérieux consumant toute l'atmosphère du secteur. Balco suffoqua et toussota malgré lui. Anis resta impassible, les yeux rivés sur la porte en feu. En quelques secondes, les flammes eurent raison du bois et les rares petits morceaux encore fumants de la porte tombèrent sur le sol avec fracas. Le squelette d’un cheval recouvert par une armure mauve pâle fit son apparition à travers la fumée grisâtre montant des restes de la porte. Le cheval s'approcha à pas lent. Il était monté par un squelette en armure de bronze. Anis grimaça et dit tout bas : « Au moins ce n’est pas ton maître en personne. » |  | Le squelette à cheval sembla fixer l’elfe de ses yeux vides. « Ainsi donc le grand maître continue de m’envoyer ses espions ! Gronda une voix glaciale semblant surgir d’outre-tombe. » Balco eut un sursaut, même si la voix était émise par le squelette, ce n’était pas lui qui parlait. Une ombre entourait le squelette sur son cheval. Les yeux de Balco distinguaient les traits de cette ombre. Un être vêtu d'une robe noire, où un papillon de nuit jaune y était brodé dans le dos. Un être squelettique se devinait sous la robe noire. Des inscriptions incompréhensibles brodées avec un fil doré parsemaient la robe. Ses bras étaient recouverts par un épais tissu vert qu'il avait remonté au niveau de ses coudes laissant ainsi ses bras squelettiques visibles. Son visage était émacié. Des joues creuses, un nez long et pointu. Une bouche fine et hargneuse. Des dents noir saturé par l'énergie du mal. Ses oreilles étaient cachées par une couronne métallique légèrement brillante. Il avait un regard froid et glacial. | « C’est qui cette ombre noire et le papillon de nuit ? Questionna d’une voix tremblante Balco. » Anis pour la première fois eut un petit sursaut en entendant la remarque de Balco. Elle lui jeta un regard surpris. « Tu peux percevoir Lichn ? s’étonna-t-elle. » Balco fut stupéfait à son tour. Par l’annonce d’Anis, mais aussi par le timbre de sa voix où il percevait la fragilité de l'elfe. Il l'avait vu comme une créature fantastique qui ne craignait personne. Elle montra un signe d'humanité et de peur qui glaça le sang de Balco. Il tourna son regard vers le squelette sur son cheval toujours entouré par l’ombre du nécromant. | Note de l’auteur Le chapitre 2 est un chapitre qui a été modifié plusieurs fois. Fédra était tué des mains de Lichn. Anis n’existait même pas dans l’histoire. L’elfe fut ajouté par la suite pour donner un peu plus de sens au fait que Balco parvenait à tenir un peu de temps face à l’armée de squelette. Pour Fédra, le personnage apparaissait plus tard dans l’histoire dans les souvenirs de certains personnages. Quant à Lichn, il n’est plus présent physiquement ce qui a plus de sens pour justifier l’absence de l’Empire dans ce conflit. | « Lichn ! répéta Anis en grinçant des dents. - Mon golem squelette, tonna la voix de Lichn rugissant du corps vide du squelette. Il sera suffisant pour te réduire au silence elfe ! » Il s'agissait bien du nécromant Lichn qui parlait par le biais de ce squelette. Balco ignorait ce qu’était un golem squelette, son père n’avait jamais du rencontrer une telle créature. En cet instant, Balco n’était pas enchanté de faire cette découverte. |  | Lichn, tout le village parlait de lui hier soir et redoutait sa venue. Il ne venait peut-être pas lui-même, mais le résultat serait le même. « Balco ! Chuchota Anis pour ne pas être entendu par le golem squelette. Dès que le golem squelette sera occupé à me combattre. Cours, sauve-toi, le plus vite et le plus loin possible. Ne te retourne pas. Tu peux encore avoir une chance de vivre ! » Balco acquiesça d’un mouvement de tête en direction d’Anis. Il ne voyait pas comment il allait pouvoir sortir vivant de cette situation. Il ne savait pas où fuir et ni combien il pouvait y avoir de squelettes errant dans les ruelles de son village. Il tenterait sa chance, même si en ce jour funeste, Lichn venait de lui arracher tous ses rêves sans même avoir pu effleurer l'opportunité de les réaliser. Anis était en train de se poser des milliers de questions concernant les motivations de Lichn et elle semblait bien peu se soucier de son destin. « Il a dû découvrir quelque chose ou quelqu'un en mesure de le rendre encore plus puissant, se disait Anis dans sa tête. Lichn n'aurait pas levé son armée sans une raison. Qui sait ce qu'il a découvert ? Sulder est sans doute en danger. Il faut que le grand maître soit au courant des manigances de Lichn au prix de ma vie s’il le faut. » | « Prépare-toi à pousser ton dernier soupir ! s’exclama d'une voix rauque et ténébreuse de Lichn à travers son golem squelette ». Balco entendit cette voix résonner comme le son du glas dans son esprit. C'était vraiment la fin, tous ses rêves resteraient que des rêves, il n'était pas en mesure de se dresser contre ce nécromant. Il n'était qu'un pauvre gamin de 16ans, un pauvre gardien de cochons qui souhaitait devenir aventurier… Anis jeta son épée courte en direction du golem squelette. Ce dernier émit un ricanement lugubre et en écartant ses doigts squelettiques de sa main droite vers la lame lui fonçant dessus, il la fit disparaître ! Anis savait qu'elle n'avait que peu de chance de réussir à s'en sortir dans un combat direct contre Lichn. Même si ce n’était que son golem, il pouvait user de tous ses pouvoirs magiques à travers sa créature enchantée. Elle souhaitait juste offrir la possibilité à Balco de fuir. Elle s’occuperait d’elle-même ensuite. Anis commença à reculer à petits pas en cherchant une possibilité de s'en sortir. Elle commença à fouiller à l'intérieur de sa cape à la recherche d’une autre arme pour se défendre. Le golem squelette avait la tête tournée uniquement vers l’elfe. Il ne vit pas arriver par le côté la guerrière qui venait de sortir de la maison à son tour. | La guerrière percuta de plein fouet avec son épaule le cheval squelette qui se cabra sous l’impact. Sans attendre de voir ce qui allait se passer, Anis agrippa Balco par le bras et l’entraina. « Cours et ne te retourne pas si tu tiens à vivre, déclara Anis à l’oreille de Balco entre deux souffles. » Balco ne résista pas, il se laissa entrainer par l’elfe. Elle tourna vers la droite pour reprendre une ruelle. Balco voulut lui crier de partir de l’autre côté, car la ruelle allait les ramener vers la place du village. Mais sa voix resta bloquée dans sa gorge, le souffle coupé par l’émotion et la course. Malheureusement, Balco ne se trompa pas. Après une course rapide, sans se retourner; ils durent s’arrêter net. Devant eux, la place du village ! Mais entre eux et la place, une dizaine de squelettes leur barrèrent le passage. « Tu ne pensais tout de même pas pouvoir m’échapper ! Gronda une voix lugubre derrière eux » Le golem squelette de Lichn toujours assis sur son cheval se tenait à quelques mètres en arrière d’eux. Balco se mit à trembler, ses épaules frissonnèrent de terreur sans qu’il puisse contrôler la réaction de son corps. Balco fit son possible pour ne pas laisser paraitre sa fragilité, mais sa lutte fut vaine. Le golem squelette ne s’y trompa pas, il ne lui accorda pas la moindre importance. Il se focalisa uniquement sur l’elfe. | Le golem squelette lança une fumée opaque et noire de sa main en direction de l'elfe. C'était une sorte de nuage de cendres qui se dirigea vers elle. Dans le même temps, la guerrière revint une nouvelle fois à la charge ! Elle fit un bond dans les airs pour rabattre son bâton sur le crâne du golem squelette. Elle fut stoppée dans les airs par la magie noire du nécromant. D’une main tendue en direction de la guerrière, le golem squelette l’avait immobilisé. Relâchant par la même occasion son attention sur l’elfe. Anis se redressa de toute sa stature d’un mouvement fluide. En une fraction de seconde, son arc fut tendu devant elle. Sans attendre, elle décocha une flèche en direction du golem squelette. Ce dernier reporta son attention sur l’elfe. La guerrière fut libérée de l’emprise magique et elle acheva son mouvement. Son bâton se planta dans le crâne du golem. Surpris, le golem squelette s’arrêta un instant. La guerrière avait les muscles tendus en forçant sur le crâne du squelette pour le briser. La flèche de l’elfe vint l’aider en se plantant entre les deux cavités du crâne. Fragilisé, le crâne explosa. Un cri de fureur retentit des entrailles du golem squelette alors qu’il se décomposait en une poussière blanchâtre. Le cheval squelette s’évapora en poussière lui aussi. | « Merci Fédra ! Déclara Anis en se retournant pour affronter les squelettes venant de la place du village. - Ce fut un plaisir Anis feuille vive, grimaça Fédra. » Son avant-bras droit laissait apparaitre une profonde entaille d’où son sang s’écoulait rapidement. Elle était mal en point, elle se tenait difficilement sur ses jambes. « Je pense que le nécromant va se souvenir de nous ! ricana Fédra entre deux grimaces. - Sans aucun doute ! soupira Anis. La prochaine fois, il ne nous enverra pas un simple golem squelette pour le représenter. Mais il viendra en personne. - Qu’il vienne, défia Fédra avec un regard de feu. - Je te le laisserais, dit Anis. En attendant, va te soigner ! » Après avoir décoché deux flèches, elle plongea sa main dans une poche de sa cape et en retira un parchemin qu’elle lança vers la guerrière. « Un parchemin de téléportation ? Questionna Fédra en attrapant le parchemin de sa main valide. - Oui, déclara Anis. Ouvre-le, regarde-le et il t’amènera… » Anis n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une flèche passa à quelques centimètres de sa tête. D’autres squelettes approchaient de leur position. Plusieurs armées avec des arcs et encore derrière eux, Balco distingua deux squelettes en flammes ! | Son sang se glaça, si les squelettes n’avaient rien de naturel. Ses deux créatures enflammées semblaient tout droit sorties d’un cauchemar. Un grand flash blanc voila ses yeux un court instant. La guerrière Fédra avait disparu ! Anis tira deux nouvelles flèches qui firent exploser en poussière blanche deux autres squelettes. Le squelette enflammé le plus proche d’eux leva une main dans la direction de l’elfe. Un tourbillon de flammes s’échappa de lui et vint frapper l’elfe de plein fouet. Elle s’écrasa le dos contre le sol. Anis suffoqua contre le sol. La flamme magique du squelette consuma tout l’oxygène autour d’elle. Elle toussa en essayant de se relever une nouvelle fois. Elle fit signe à Balco de s'approcher rapidement. Balco accourut au plus vite pour aider l'elfe à se redresser. Il était maintenant certain de mourir, s'il pouvait au moins réaliser un geste héroïque avant de rendre son dernier souffle, il rendra ainsi son âme l'esprit tranquille. Anis lui tendit un bout de parchemin plié en quatre. D'une voix très faible : | « Sauvez-vous jeune fou ! C'est mon dernier parchemin de téléportation, ouvrez-le et regardez-le, il vous amènera dans un lieu où vous pourrez vivre. — Et vous, madame l'elfe ? Questionna Balco ». Anis esquissa un sourire douloureux en regardant Balco avec des yeux doux. « Ne pleurez pas, jeune homme, lui dit Anis faiblement. J'ai fait ce que j'ai pu pour protéger ce monde et j'en suis fière… » Anis toussota et commença à cracher du sang. « Sauvez-vous jeune homme, sauvez-vous ». Balco commença à déplier le bout de papier qu'il avait pris des mains d’Anis. Il leva les yeux pour regarder les deux squelettes de flammes qui n’étaient qu’à quelques pas d’eux. Les flammes des squelettes brillèrent dans le fond des yeux noirs de Balco. Une idée folle germa dans son esprit. Il ne serait peut-être pas le héros qu’il aurait souhaité, mais son sacrifice serait héroïque. « Sauvez-vous ! répéta une nouvelle fois Anis à bout de souffle ». Balco trembla de peur. La voix de Lichn résonna dans sa tête. Il revit la main couverte de sang de la guerrière, un sang rouge qui coulait lentement le long de ses doigts pour s'écraser en grosses gouttelettes sur le sol sablonneux. Balco leva les yeux au ciel en pensant une dernière fois à sa mère, puis il se retourna rapidement vers l'elfe et s'écriant : « Je suis désolé madame l'elfe, vous avez plus de valeur que je n'en aurai jamais... ». Balco termina de déplier le parchemin et il le tendit en direction d’Anis. Elle eut juste le temps de tendre sa main droite en avant en poussant un long et puissant « NON », avant de disparaître dans un grand éclair blanc. Le bout de parchemin s'effrita entre les mains de Balco. Les squelettes derrière lui semblèrent ricaner. La voix sombre du nécromant retentit au-dessus de lui avec un rire moqueur ! « Jeune et courageux petit ! Ton geste est honorable, mais cette folie va te coûter la vie !» |  | Balco fit face aux deux squelettes enflammés qui n’étaient plus qu’à un pas de lui avec une farouche détermination. « Je ne serais jamais un héros, personne ne connaîtra mon nom ! Toutefois, je vais mourir le sourire aux lèvres et vous ne pourrez pas me le retirer. L’elfe que j’ai sauvé continuera à vous chasser et elle vous détruira ! » Lichn explosa de rire. « Très bien, mon petit, j'en prends note ! Excuse-moi de ne pas prolonger cette conversation, mais je suis attendu ! » Les deux squelettes enflammés tendirent leurs mains. Une vague de flammes s’échappa de leur main et vint frapper le torse de Balco. Le jeune homme fut propulsé dans les airs et retomba lourdement sur le sol complètement brûlé. « La bêtise humaine me fera toujours rire, s'exclama Lichn ». Un nouveau golem squelette monté sur un cheval squelette s’avança. Il hurla dans une langue compréhensible uniquement par les squelettes ses nouveaux ordres. L’armée de squelette se mit en marche, pour quitter ce village. Les troupes squelettiques s'éloignèrent alors que les flammes embrasèrent toutes les demeures du village… |
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